Page suivante
Retour à l'accueil

Avec notre amour de la chaleur, de la musique, du bruit, du soleil et de la mer ; nous voulions 
exactement trouver tout cela dés notre débarquement en Australie. Mais notre arrivée à Melbourne 
dans une nuit bien noire et froide ne correspondait pas du tout à l'image que nous nous étions faite 
de l'Australie !  Il ne restait plus qu'à  apprendre la géographie du pays, et vite, pour trouver le 
meilleur coin et laisser éclater notre tempérament Pied-noir.
A partir de ce moment, nous apprenions réellement ce qu'était cet immense continent.  Un pays qui 
passe par tous les degrés de température, de climats, de saisons bien déterminées mais aussi d'une 
saison de sécheresse et d'une de pluie.  Une île géante de terrains arides, de déserts, de 
montagnes, de plaines, de terre rouge ou noire, de pâturages verdoyants et de forêts de pins et 
d'eucalyptus à perte de vue.  
Le séjour d'André au centre d'immigration d'Altona ne fut que d'une semaine, pour moi et les 
enfants un mois.  André mit cap sur le Nord et partit à l'aventure pour nous créer un futur.  C'est 
avec joie, le mois suivant, que je désertais le Sud du pays pour le rejoindre.  Quand le train de 
style ‘far-west ou cow-boy' entra la gare de Brisbane à midi, André était là pour nous accueillir et 
avec lui était le soleil, la chaleur, le bleu perçant du ciel et la verdure.  Une vraie  explosion de la 
nature.  Je ressentie immédiatement que l'Etat du Queensland sur le Nord du pays, était ce qui 
allait devenir notre petite Algérie.  Des palmiers, de l'eau, des parcs et des animaux de toutes 
sortes ; la nature littéralement chantait.  De nouveau, direction vers le centre d'immigration de 
Wacol, cela était obligatoire.  Nous y restions 7 mois.  Après trois jours de chaudes larmes, je 
décidais de penser que si j'étais en vacances dans un village de tente en Grèce ou dans le midi de la 
France, je n'aurai pas eu de meilleures conditions ; et je retrouvais le sourire et l'envie de vivre.
Avec les années, nous nous sommes façonné une vie agréable grâce au soleil, à la mer, à la nature et
à l'Australien qui est d'un tempérament bon enfant, chaleureux.  L'Australien a totalement  déteint 
sur nous et nous ne nous en plaignons pas.  Mais à l'arrivée, c'était tout autre chose.
1971, le choc du changement fut grand, je dirais aussi grand que la superficie du pays avec ces 
14.000.000 millions d'hectares.  La langue australienne fut un choc mais rien à comparer avec celui 
de la nourriture.  Pas de café, moulu ou non moulu.  Pas d'huile et d'aucune sorte, mais de la 
graisse de bœuf.  Pas de croissants, pas de brioches, (les brioches, il n'y en a d'ailleurs toujours 
pas).  Pas de baguettes mais du pain de mie.  De la mayonnaise sucrée et du beurre uniquement 
salé.  Pas de charcuterie mais du bœuf cuit à la saumure, vendu en tranches fines.  Des saucisses 
avec très peu de viande, finement émincée à laquelle était ajoutée de la sciure de bois.  Le seul 
fromage que l'on trouvait ressemblait à de la craie et se collait dans les dents, donc pour les 
amateurs, c'était économique, ils en mangeaient pendant longtemps.  Les fruits des tropiques  en 
abondance. Des patates, navets, oignons, courges mais même à la loupe on ne trouvait pas de 
poivrons, courgettes, aubergines, enfin ces légumes de NOTRE PAYS.  Par contre, il y avait 
beaucoup de maïs et à toutes les sauces.  De la bière et du lait, en veux-tu, en voilà ; le vin 
excellent seulement vendu en 4 litres, ces boissons se buvaient avant ou après les repas car pendant 
le repas, c'était le thé au lait et la théière habillée d'un petit manteau au crochet qui paradait sur 
la table.  
Après toutes ces années, les immigrants d'Europe et d'Asie ont apporté beaucoup de changements 
embrassés par l'Australie entière.  Nous avons conservé les anciennes mais bonnes habitudes de 
l'Australien, comme les longs week ends et l'anniversaire de la reine d'Angleterre que l'on célèbre 
simplement parce que cela nous donne un jour de congé payé......
                                                                              Suite et fin page suivante
Notre vie à l'australienne