La Ndâma - Pas De Regrets

Abdelkader, Ali, Mohamed
J'ai grandi parmi eux au grand air
Avec moi, ils faisaient parti de l'intermède
Nos yeux ne voyant jamais le feu qui couvait
Les petits yaouleds et nous, les gamins européens
Jouions au marchant et au soldat
Sans même la malice d'un lycéen
Le rebelle était déjà tapi derrière les buissons d'aubépine
Les yeux avides d'un pouvoir impossible
Innocents, nous ne voyions que fleurir l'églantine
Le soleil d'hiver nous réchauffait le sang
Main dans la main nous étions ébahis devant ces fleurs rose tendre
A l'école nous partagions les mêmes bancs
Pendant que le FLN tranquillement choisissait sa cible
Dans la belle calèche, depuis la ferme Flamand
Le mercredi matin je partais au marché de l'Arba
Des flots de vieux platanes 
Ombrageaient la route et le chemin des ânes 
Ali le conducteur chantait tout en guidant le cheval
A l'arrière nous riions, moi et trois Fatmas
Heureuses, heureuses d'une sortie au village
Nous revenions avec des victuailles
Toute vivante, Ali ramenait de la volaille
L'après-midi, pour le kaoua, j'allais au gourbi
Je mangeais avec ces mauresques la galette de blé
Comme une reine j'étais reçue, moi la roumi
Sans chichi, assise sur un petit tabouret
Je partageais leurs soucis de femme, de mère
Nous étions Amies avec jamais un mot amer
Cependant El echchitan descendit sur notre pays
Comment se battre contre le diable ?
La baraka nous a bel et bien abandonnés
Impossible, hein !  le diable gagna le pari
La ndâma – Pas de regrets
© SuzanneServeraRipoll
Une Nuit Sans Fin

Assise sur un coin de lune
Un brin de jasmin entre mes lèvres
Des amis (ies) ma fortune
En moi l'amour d'un orfèvre
A l'infini, des bijoux qui sont à moi
Une nuit sans fin
Tant que tu restes auprès de moi
Je cueille les étoiles 
Je les range dans ma poche
Précieuses avec mon madrigal
Perdue dans ces cieux, je suis gavroche
Mes rêves guident mes lendemains
Une nuit sans fin
Le gazouillis d'un moineau
La lumière sur mon chemin
Ou du monde les canaux
En compagnie d'âmes innocentes, je voyage
Le passé, le présent et quoi que porte mon futur
Sans aucune ombre sur mon visage
De Dieu, je suis la créature
Je suis riche des beautés de la terre et de ton amour
Je vole, je nage dans la nature
Et pourtant, tout est éphémère
Avec croyance, je veux  une nuit sans fin

©SuzanneServeraRipoll
Mes poèmes 8