L'île de Moreton se situe, pour ainsi dire, aux portes de Brisbane, enfin à une heure et un quart au loin, en ferry.  
L'île est très populaire avec les touristes de tous pays, principalement du Japon et est très renommée parmi les 
pêcheurs Australiens.  
Les passagers s'embarquent sur le ferry ; le Micat qui fait 57.6 mètres de long avec une vitesse qui peut atteindre 
18 nœuds mais quand il transporte 400 passagers et 52 véhicules, il se limite à 15 nœuds marins.  Le passage 
depuis le port de Brisbane jusqu'à Bulwer n'est pas exactement bon marché mais cela n'empêche pas sa 
popularité chez les Brisbanais qui y vont juste pour le weekend.  Pour vous donner un exemple, avec un véhicule 
4x4, les deux parents et trois enfants, un aller et retour (pas forcément la même journée) coûte 225.OO dollars, la 
remorque quelle qu'elle soit et ne faisant pas plus de 4 mètres coûte aussi pour l'aller et le retour, 180.00 dollars et 
les passagers à pieds paye 45.00 dollars.  
Pendant la traversée,  le Micat croise des bateaux de la marine marchande, chargés de containers.  A distance, il 
semble que le ferry et le monstre, avançant en sens contraire, vont s'embrasser mais non, dés qu'ils se croisent, je 
réalise que le passage est assez large pour au moins trois bateaux du même gabarit.  
Sur le ferry il y a un café-bar ou chacun peut commander de la bière bien frappée tout aussi bien qu'un café bien 
tassé, des sandwiches à toutes les sauces, des sucreries et crèmes glacées, ces dernières n'attirant pas 
uniquement les petits mais aussi les plus grands dont je fais parti.  Ce que j'apprécie le mieux, c'est la diffusion du 
film documentaire informant les visiteurs des découvertes qui seront à leur portée sur l'île.  Un film très explicite sur 
la beauté de la mer, des plages et de ses dangers, sur les plaisirs de la pêche avec, en grand détails, la liste des 
poissons protégés.   Si l'un de ces poissons mord à l'hameçon, il faut obligatoirement le rejeter à l'eau.  Dans le 
Queensland, la pêche est libre, sans permis mais le règlement de protection de certaines espèces de poisson est 
sévère et tout pêcheur doit le connaître.  
Sur l'île, il y a un élevage d'huitres, les huitres de Moreton, petites et charnues, délicieuses, douces mais pas en 
prix ; vingt dollars pour une douzaine alors qu'elle ne coûte que huit dollars sur le continent.  Je suppose que le 
touriste paie pour le plaisir de les déguster dans un décor exotique.  
L'expérience se tient aussi dans la route à faire pour arriver à l'élevage ; un chemin unique qui coupe dans les 
mangroves, un chemin sinistre d'où va émerger un fantôme comme dans un des films de Harry Potter.  Il faut se 
mettre en route en début de marée basse afin de pouvoir revenir au campement avant la disparition des plages.  
Sur l'île, les marées ne sont pas seulement grandes, elles sont géantes.  Certains retardataires deviennent 
intrépides mais malheureusement, cela n'est pas suffisant pour gagner la partie ; l'océan vorace avale le 4x4 et les 
passagers n'ont pas assez de deux jambes pour se réfugier sur le sommet des dunes.  Là, ils doivent attendre le 
prochain mouvement lunaire avant que le secours arrive.  
Dernièrement, un touriste Français a quitté son camp pour une promenade à pieds.  Il n'a pas observé les repères 
et en plus, il s'est aventuré dans l'épaisseur de la forêt où il a certainement tourné en rond pour finalement et 
complètement perdre son orientation.  Le lendemain, sa tente et son équipement étant à la même place, les 
campeurs ont sonné l'alerte.  Les services de secours, bateaux, hélicoptères et rangers  se sont mis à sa 
recherche.  Le gars a eu une chance inouïe d'être retrouvé dans le dixième jour de sa disparition, à la limite de 
l'épuisement  Le pauvre bougre était en piteux état et a fini ses vacances à l'hôpital de Brisbane.  
A chaque fois que je suis passée devant les escaliers empruntés par ce vacancier pour partir faire sa ballade, j'en 
avais des frissons.  En suivant les règles de l'île, il n'y a vraiment pas de dangers, juste du bon temps et beaucoup 
d'amusement.  
Sur l'île, il y a le ranger, très gracieux et prêt à rendre service à condition que le visiteur respecte la loi de l'île.  Ce 
ranger, ce gardien circule de partout dans son véhicule et n'a aucune hésitation  à rédiger des amendes.  Il peut 
exiger d'être payer sur le champ.  Deux cent vingt cinq dollars pour toucher à un oiseau, soit-il de mer ou de terre, 
la faune et la flore sont protégés.  Circuler en 4x4 sur des chemins interdits aux véhicules vaut 50 dollars et 
conduire son véhicule sur les plages sans avoir mis en évidence le permit de visite vaut aussi 50 dollars ; de 
même, à installer sa tente dans une location non allouée et sans permis.  
D'ailleurs à l'achat du billet de passage, le visiteur paie pour tout en un bloc.  Avec les billets, les visiteurs reçoivent 
les vignettes (permis) et des dépliants concernant les règlements de l'île.  Durant la traversée, chacun a pleinement
le temps de se documenter afin d'avoir des vacances mémorables.    
En toute connaissance de cause, j'ai eu des vacances magnifiques, des vacances de rêve.  Je me suis baignée, 
pas en petit maillot, non, car le soleil ne pardonne personne et les cancers de peau dans le Queensland sont d'un 
taux extrêmement élevé.  J'en reviens à mes vacances, j'ai fait de la conduite de 4x4 dans des chemins étroits et 
sablonneux, des chemins si ombragés par la forêt que je ne voyais plus le ciel, pas un petit coin de bleu, je ne 
voyais que du vert.  J'adore la verdure et la forêt mais j'ai une connexion particulière avec le ciel, avec le bleu qui 
me donne un sens de sécurité – ce trop de vert rendait l'atmosphère inquiétante, pour moi bien sûr.  J'ai fait du 
jet-ski, comprenez-moi, à petite vitesse mais quel régal d'arriver auprès des bateaux échoués et de pouvoir 
admirer les poissons de tailles alléchantes et aux couleurs de l'arc-en-ciel.  Au sujet des bateaux échoués, se sont 
des anciennes dragues à godets qui ont été abandonnés là ainsi que des baleiniers puisque 25 ans en arrière, l'île
de Moreton était une station de pêche à la baleine. Mes petits-enfants prirent plaisir à me gâter en à me faisant 
découvrir ce petit paradis.  André a suffisamment pêché pour le repas du soir pour 6 personnes, pas mal, d'autant 
plus que je n'ai rien eu à faire que déguster.  Mon fils Bernard était notre cuisinier durant tout le séjour.  Les 
dorades frites et les filets de ‘flathead' (un genre de merlan) au beurre, à vrai dire, sorti de l'eau pour être mis dans 
la poêle, quoi de mieux.
Notre fils est membre du Club des pêcheurs de Moreton, ce qui nous donne la facilité d'usage de toutes les 
commodités.  Ce Club a un bail de 99 ans qui se terminera en l'an 2010.  Souhaitons que la commune de Redland 
Bay, le renouvellera  sans difficulté car ce terrain est merveilleux.  Il fait face à la baie, donc eaux très calmes tout 
au contraire de l'autre versant de l'île qui fait face à la mer de corail.  Nous sommes restés dans la cabine des 
pêcheurs, toute simple mais grande, 8 banquettes à une personne et un lit double.  Télévision que nous n'avons 
jamais branché, à quoi bon quand nous avions une vue directe sur la mer et les lumières de Brisbane ainsi que les 
lanternes des voiliers et la compagnie des habitants de la forêt, hiboux, kookaburras, possums et autres rodeurs 
que je n'ai pas vu.  J'ai passé  l'âge de faire du camping sauvage mais j'aime la liberté des vacances sans tralala 
donc, c'était pour moi le coin parfait.  Un bon lit pour dormir, des douches chaudes, des WC modernes et de l'eau 
douce à volonté.  Avec un tel luxe dans la nature, je ne tiens pas du tout au confort du Hilton.  Comme vous vous en 
rendrez compte avec les photos, notre camp ressemblait peut-être à un camp de gitans et bien sûr, je ne voudrais 
pas vivre de cette façon là toute l'année mais une coupure de ce genre, c'est un coup de rajeunissement par 
excellence.
En me promenant le long de la plage, j'ai admiré une ombrette qui de son long bec fouillait le sable pour son diner 
mais soudainement, cet oiseau d'eau est devenu le repas de l'aigle de mer qui d'une descente fantastique l'a 
étampé de ses serres.  L'aigle a repris l'envol lentement et j'ai pu à peine entendre le gémissement étouffé de 
l'oiseau qui rendait l'âme.  C'était spectaculaire, rapide et triste mais c'est la loi de la ‘jungle'.  
Ma petite fille Emily craint les araignées et j'avais beau lui expliquer que la petite bête ne mange jamais la grosse, 
il a fallu chaque soir, faire un traitement d'éradication dans la cabine.  Pendant que sa maman Margy s'affairait à 
cette besogne, le reste de la famille, depuis la salle à manger de plein air, faisait des parties de cartes qui étaient 
si bruyantes qu'elles devaient faire trembler tous les kangourous et koalas des alentours.
A la tombée du gros soleil, je m'installais dans mon propre petit mirador ; une chaise bien plantée dans le sable, 
les pieds dans l'eau et de là, j'admirais la danse des dauphins entre deux bateaux échoués.  Les dauphins aiment 
ce coin et chaque après-midi, ils excellent en sauts spectaculaires.  Je me laissais charmer jusqu'à la tombée de 
la nuit. 
Voilà, toutes les photos que j'ai pu faire et je reste toujours avec le sentiment que j'aurai du en faire davantage 
mais comme depuis assez longtemps, mon entourage m'a attribué le qualificatif de « Japonaise » c'est à regret 
que je me frêne.
                                    
SuzanneServeraRipoll
Mes vacances sur l'île de Moreton